Ahhhhhhhhhh... notre rapport à l'autre !
Avoir le dernier mot...
Vouloir avoir raison donne à croire que c’est la raison qui est actrice.
Faux ! c’est une manifestation de l’affect purement !
... rien que le signe d’une submersion émotionnelle
qui tient obsessionnellement à régler des comptes
et hallucine la vie
prise alors comme le champ d'une cour de justice.
En un mot : "vouloir avoir raison" constamment,
dénonce la présence ni plus ni moins d'un symptôme.
A quoi sert le symptôme en tant que "saint- homme" (expression lacanienne),
si on ne lui délègue le pouvoir de parler à notre place de ce qu’on
aimerait savoir dire ?
Il est inattaquable puisqu’en lui, tout nous échappe.
Il n’est pas volontaire.
Du coup, ce n’est pas notre faute.
De ce fait, le symptôme, au même titre que le rêve, rend service.
Il dit : « je vous dérange, n'est-ce pas ?
Vous voici démunis... je vous inquiète, hein ? »
.... ou bien :
« vous ne m’aurez pas comme ça, voyez comme je suis ailleurs et
que je ne peux pas être ou faire mieux».
On délègue au symptôme notre pleine puissance
à jouir d’une résistance,
désencombrée de la moindre retenue,
car justement armée
d'une sublime "bonne conscience" en surface,
d'une absolue légitimité.
En cela, il donne à éprouver à la fois vertige et honte.
Le symptôme dit comment et de quoi on jouit.
C’est en cela qu’il s'avère tellement précieux et qu’on y tient.
Il fait exister ce à quoi on ne renonce pas,
une forme de résidus têtu qui réfléchit une sainteté,
justement à l’endroit de notre culpabilité la plus ancrée.
Une dualité de principe, s’instaure :
1/ D’un côté, on se rend coupable de résister via le symptôme.
2/ De l'autre, en le laissant parler à notre place, on devient l’innocent
de qui tout s’échappe involontairement.
Enfin, quelque part, c’est pratique, quoi !
Le service rendu est inouï...
De là à construire son identité sur cet échappatoire,
il y a qu' un pas
franchi aisément vers autrui,
l'autre qui doit porter de ce fait, ce qu’on lui dépose de visu.
Ainsi, qu'on se sente coupable ou pas,
la jouissance dès lors est si pure
qu'elle est envoyée droit aux oubliettes du refoulement.
Catherine Catski Cisinski, art-thérapeute, psychanalyste peintre atelier & street art, membre des ateliers de psychanalyse durant 10ans, auteur de l'essai Critique de la raison vivante, et du récit autobiographique Femme peintre parole tenue, . Diplômée du Collège international de Philosophie à Paris, recherche et iconographie de« L’encyclopédie des civilisations et des religions à travers le monde » de Ysé Tardan Masquelier et de Frédéric Lenoir, (E.Bayard).