lundi, janvier 25, 2016

Les dessins poudre d'étoiles...


















Parfois, il m'arrive de redécouvrir les traces des chemins d'enfants.
Car ils n'ont pas tout emporté au fur et à mesure.


Contrairement à mes confrères, relater les histoires familiales n'est
pas chose possible sans que j'en perçoive l'irrespect, voire une vive
trahison d'une confiance offerte.
Montrer ces quelques dessins comme témoignages d'un parcours
figure a contrario mon plaisant hommage.

mardi, janvier 19, 2016

Fi de la "norme étalon" !



... Car il n’existe aucune norme étalon !
Dans le champ de l’art, partir d’un diagnostique n'a guère de sens.
Une pathologie, nous dit Canguillem,
c’est le pouvoir de créer une nouvelle organisation du vivant,
donc « une norme singulière » qui va.

Vivre, ni plus ni moins, revient à traverser des états vitaux selon des variations surprenantes.
Et c’est l’expérience négative de la maladie,
qui ouvre la conscience d’un certain point de vue de la vie ».
Pour le thérapeute, il s’agit de délivrer un sas espace/temps,
l’entre- deux d’une expérimentation tranquille pour le patient.
Le processus d’une évolution est ainsi lancé,
d’où surgit la création féconde, comme une limite à franchir.

Au coeur même de la création, ça évolue.
On assiste à l’émergence d’une parole d’avant l’acquis des mots.
Ici, l’acte créatif fondamental
est que simultanément l’être se fait parlant.
Il nomme. Il se sépare de lui-même pour appeler,
mettre du verbe sous le signe d’un dire qui limite et ouvre,
afin de se rejoindre, de se reconnaître dans l’affirmation
de ce qu’il prend soin de re- présenter.































Une pathologie peut en quelque sorte être mise en scène,
au titre d’une expérience spirituelle,
sachant, comme l’exprimait Artaud,
« que la privation de la vie
renseigne d’avantage que la suffisance,
d’où l’invention prolifique dans l’oeuvre ».

C’est donc à l’extrême créativité du patient,
dans les choix de sa mise en oeuvre,
que l’analyste a affaire.































L’être en vie, est plastique à tous niveaux.
Il est donc nécessaire de prendre soin
de la singularité des désirs paradoxaux du sujet
qui souvent tient à son symptôme
comme le pilier fondateur de son identité.
« Alors, on doit se demander _ comme l’indique Lacan,
par quels moyens opérer honnêtement avec le désir",
et comment le préserver de ce qu’on peut appeler une relation simple
ou salubre en rapport à cet acte en quelque sorte héroïque.

mardi, janvier 12, 2016

Pourquoi ? Parce que c'est ça.


Peindre ou dessiner en fait, indique tout bonnement un rapport au temps.

On ne peut pas dire seulement que ça décrit cette relation. C’est le choix d’un temps qui en amont, habite plus ou moins sciemment l’oeuvre autant que l’artiste.
Mon plaisir personnel s’opère dans la durée.
 Que je dessine , c’est à dire que je tende à m’exprimer d’un trait, alors je vais m’y mettre avec l’ouverture d’un temps infini pour aller vers le dessin juste, en traversant toute une suite dont j’admets par avance, la succession nécessaires des passages, parfois peu gratifiants.
Pour la photo qui joue de l’immédiateté, je m’y prends de la même manière. Je suis de ces personnes « qui mitraillent » et qui tiennent à donner à voir le déroulement des images accompagnant un mouvement.
 Autant dire que face à une toile, il ne saurait être question de se satisfaire du premier jet.
 Le rapport au temps alors revient à s’offrir une savoureuse relation avec la peinture elle-même. L’idée est de lui donner « de la matière » ceci, dans tous les sens du terme.
Il s’agit d’offrir à cet acte de peindre, de quoi converser, de quoi échanger, de quoi se demander ce qu’il veut bien me dire d’une vérité qui s’anime en moi, à cet instant. Et « ça peint » en soi , c’est à dire que le plaisir est de se déposséder d’une volonté de maîtrise. Le « lâcher- prise » est maître de jeu et ce n’est pas peu dire. Du coup, je me vois au début de chaque toile, en train de donner et de donner encore, une foule d’éléments dont il va falloir que je me débrouille longtemps, sans savoir comment ni vers où j’accèderai à la réalisation du tableau.
 Ma seule certitude vivifiante, tient dans le but que je me promets d’atteindre : ça fera un tableau qui se tient en temps et heure. Tout le plaisir est contenu dans cette traversée, sur cette voie ouverte vers nulle part, au fil du temps a priori infini.


On ne part pas vers un chemin de connaissance, mais plus exactement, on arpente une voie de reconnaissance.
Ma conviction est que tout est là dans la nature et habite en nous, dès notre naissance.
Or, le fait est, que parachuté au monde à l’état de prématuré, il s’avère obligatoire de passer par un
« formatage » culturel et familial.
Toute notre vie ensuite consiste à quitter les dictats et carcans (dé)formateurs puisque c’est par-delà l’horizon indiqué, que seulement, selon nos pas choisis, il est possible de trouver, voire de retrouver cette connaissance initiale, provenue de l’origine.

Car « nous sommes au monde ! » ... Ne pas confondre « création » et invention ».
Ça tombe pile ! Le parcours se mesure, s’ouvre à l’infini vers nulle part.
Ainsi une  démarche n’a de réponse qu’un « parce que », si on demande « pourquoi ? ».

Parce que c'est ça.