mercredi, janvier 11, 2017

La psychanalyse, c'est exactement ça.


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Pour dire ce qu'est vraiment la psychanalyse, PAS MIEUX !

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" Être aimé ". Poème de Victor Hugo

Écoute-moi. Voici la chose nécessaire :
Être aimé.
Hors de là rien n'existe, entends-tu ?
Être aimé, c'est l'honneur, le devoir, la vertu,
C'est Dieu, c'est le démon, c'est tout. J'aime, et l'on m'aime.
Cela dit, tout est dit. Pour que je sois moi-même,
Fier, content, respirant l'air libre à pleins poumons,
Il faut que j'aie une ombre et qu'elle dise : Aimons !
Il faut que de mon âme une autre âme se double,
Il faut que, si je suis absent, quelqu'un se trouble,
Et, me cherchant des yeux, murmure : Où donc est-il ?
Si personne ne dit cela, je sens l'exil,
L'anathème et l'hiver sur moi, je suis terrible,
Je suis maudit. Le grain que rejette le crible,
C'est l'homme sans foyer, sans but, épars au vent.
Ah ! celui qui n'est pas aimé, n'est pas vivant.
Quoi, nul ne vous choisit ! Quoi, rien ne vous préfère !
A quoi bon l'univers ? l'âme qu'on a, qu'en faire ?
Que faire d'un regard dont personne ne veut ?
La vie attend l'amour, le fil cherche le noeud.
Flotter au hasard ? Non ! Le frisson vous pénètre ;
L'avenir s'ouvre ainsi qu'une pâle fenêtre ;
Où mettra-t-on sa vie et son rêve ? On se croit
Orphelin ; l'azur semble ironique, on a froid ;
Quoi ! ne plaire à personne au monde ! rien n'apaise
Cette honte sinistre ; on languit, l'heure pèse,
Demain, qu'on sent venir triste, attriste aujourd'hui,
Que faire ? où fuir ? On est seul dans l'immense ennui.
Une maîtresse, c'est quelqu'un dont on est maître ;
Ayons cela. Soyons aimé, non par un être
Grand et puissant, déesse ou dieu. Ceci n'est pas
La question. Aimons ! Cela suffit. Mes pas
Cessent d'être perdus si quelqu'un les regarde.
Ah ! vil monde, passants vagues, foule hagarde,
Sombre table de jeu, caverne sans rayons !
Qu'est-ce que je viens faire à ce tripot, voyons ?
J'y bâille. Si de moi personne ne s'occupe,
Le sort est un escroc, et je suis une dupe.
J'aspire à me brûler la cervelle. Ah ! quel deuil !
Quoi rien ! pas un soupir pour vous, pas un coup d'oeil !
Que le fuseau des jours lentement se dévide !
Hélas ! comme le coeur est lourd quand il est vide !
Comment porter ce poids énorme, le néant ?
L'existence est un trou de ténèbres, béant ;
Vous vous sentez tomber dans ce gouffre. Ah ! quand Dante
Livre à l'affreuse bise implacable et grondante
Françoise échevelée, un baiser éternel
La console, et l'enfer alors devient le ciel.
Mais quoi ! je vais, je viens, j'entre, je sors, je passe,
Je meurs, sans faire rien remuer dans l'espace !
N'avoir pas un atome à soi dans l'infini !
Qu'est-ce donc que j'ai fait ? De quoi suis-je puni ?
Je ris, nul ne sourit ; je souffre, nul ne pleure.
Cette chauve-souris de son aile m'effleure,
L'indifférence, blême habitante du soir.
Être aimé ! sous ce ciel bleu - moins souvent que noir -
Je ne sais que cela qui vaille un peu la peine
De mêler son visage à la laideur humaine,
Et de vivre. Ah ! pour ceux dont le coeur bat, pour ceux
Qui sentent un regard quelconque aller vers eux,
Pour ceux-là seulement, Dieu vit, et le jour brille !
Qu'on soit aimé d'un gueux, d'un voleur, d'une fille,
D'un forçat jaune et vert sur l'épaule imprimé,
Qu'on soit aimé d'un chien, pourvu qu'on soit aimé !
V. Hugo.

mardi, janvier 10, 2017

L'enfant hyper actif

L'enfant hyper actif, est juste plus grand que ce à quoi on pourrait s'attendre de lui. Ne dit-on pas qu'il "déborde d'énergie".
C'est un gourmand de la vie puisqu'on reconnait qu'il est "insatiable"... "Impossible d'en venir à bout" !

Aussi, pourquoi le contraindre ?
Pourquoi vouloir rétrécir son champ de vision ?















































Pourquoi ne pas aller le chercher, voire l'accompagner, lui tenir la main et l'anticiper, en tous cas, pourquoi ne pas lui ouvrir ce qui s'offre à lui comme trop petit ?

Lui ne sait pas qu'il peut exercer sa toute puissance et le bouillonnement de son imaginaire aussi dans le silence de la concentration.
Il ne sait pas que la durée est un espace d'accueil grand comme le ciel pour lui permettre d'exister joyeusement et de transformer ce qu'il ressent pour se construire.
Il ne sait pas qu'il peut réellement s'épater lui-même de ce qu'il est capable de faire dans la lenteur et paisiblement. 
Il avance en boxant la vie.



























Les travaux que je présente ici sont ceux d'une petite fille qui entre l'âge de 6 et 10 ans, désespérait tant ses parents que le corps enseignant. Après chaque séance, sa mère était sidérée de retrouver une gamine d'un calme olympien.
Forcément !
Comme mon lieu de travail est juste à côté d'un grand parc, nous commencions chaque fois par jouer à réviser mathématique, tables de multiplications, géométrie, tel qu'elle adorait... c'est à dire en faisant la roue pour décrire les figures ou nommer ainsi les chiffres.
Puis je l'ai mise très vite à la sculpture sur pierre. Idem : Elle s'apaisait incroyablement, tout en se racontant très librement comme elle savait le faire naturellement auprès de moi.
Puis un jour, je l'ai fait se coucher par terre, sur une très grande feuille de papier et j'ai dessiné les contours de son corps superposés, dans divers postures. Hélas,je n'ai pas photographié cet ouvrage alors qu'il fut déterminant. Il mesurait environ 2,5m sur 1m. Nous l'avons entièrement colorié ensemble avec des feutres à pointes fines. Cela a dû prendre une bonne dizaine de séances de 2h chacune. A partir de là, cette petite fille a su qu'elle était dotée d'une patience inouïe dès lors qu'elle était en confiance face à une tâche qu'elle aimait.



Ainsi a t'on pu passer à la vitesse supérieure au gré de ses apprentissages.
Entre parole déliée, dessin au fil continu et écriture, le lien s'est fait tout seul. A l'évidence elle souffrait précisément d'une vision trop grande déposée sur elle depuis les début de son âge. Elle sentait qu'on n'appréciait pas qu'elle ait à passer par l'enfance.
Du coup, se sentait-elle très mal avec ses dessins juvéniles.
Qu'à cela ne tienne, on a vu grand.
_ Tu veux savoir peindre comme un grand artiste adulte ? ...lui ai-je demandé. Pas de soucis : nous avons attaqué Monet sur des grands formats. Certes elle s'est épatée elle-même, mais surtout, elle a pu enfin combler sa mère sidérée des toiles peintes à l'huile.




 Nous en étions au 3ème tableau touche par touche. Elle s'attaquait au pont du jardin de Giverny. A la moitié, lasse de répéter une gestuelle épatante certes, mais sans surprise, elle a décidé de retourner à ses dessins d'enfants qu'elle s'est remise à balbutier graphiquement. Elle avait assez comblé sa mère.
S'étant prouvé qu'elle pouvait faire "plus grand qu'elle", finalement, elle n'aspirait plus qu'à retrouver son âge.
Alors nous sommes allées au Musée Monet la séance suivante, pour dire au revoir à "cette peinture de grand" qui l'a fait rire en voyant les tableaux réels dont elle s'était inspiré, désacralisant haut et fort une technique qu'elle avait fini par tutoyer.

Ultime étape vers sa bonne santé de petite fille .