mardi, août 28, 2007

Ce qui se dit....



Quelque soit la langage utilisé, la parole opère dans le vif du sujet, une délivrance.
De ce point de vue,
accueillir une parole en face à face ou bien écrite à distance par mails,
ou bien une parole dessinée ou peinte,,
revient dans tous les cas,
à devoir réfléchir un discours
comme le ferait un miroir.
La question est d'accompagner toute personne,
selon le medium le mieux adapté,
le plus familier, le plus attractif.

Les processus d'échange et de soutien
restent les mêmes.
Les techniques d'analyses sont d'autant avivées
qu'elles s'effectuent
par traces successives.

La progression du chemin parcouru au fil du temps
évolue d'abord vers la satisfaction d'une construction.

Puis elle se trouve ensuite entravée et détournée,
sous l'effet de résidus dont on n'avait pas anticiper
l'activité inconsciente.



"Les paroles s'envolent...
Les écrits restent".
En ce sens une psychanalyse classique balbutie souvent avec le temps.

En choisissant un support qui laisse des traces,
le procédé de déconstruction d'une histoire personnelle
trouve ipso facto
un remembrement,
une manière lisible immédiate
de recoller des morceaux bout à bout,
de ressaisir de visu, des enjeux oubliés.

Redire, défaire, refaire,
au bout du compte, se banalise.
Et par ce mouvement,
s'édifie un ouvrage progressivement,
aux allures artistiques.


Il devient évident qu'on aborde l'acte de créer,
en donnant à voir
l'inventaire d'un monde singulier,
où le Sujet se reconnaît tout entier projeté.


vendredi, juin 09, 2006

Il était une fois....





La pratique d'un art est naturellement une catharsis.
Elle s'opère par le franchissement d'une porte comme celle d'Alice, pour se refaire, comme le joueur qui risque encore et encore sa chance de réparer, de reconstruire sa mise.
L'artiste ne se sent pas différent de ceux à qui il donne à voir ou à entendre ce qu'il crée. Simplement, il connaît cette sorte de transe momentanée qui ne lui ôte ni la clarté de sa vision, ni la sûreté de son trait, mais le répand au-delà de lui-même, dans un abandon que recueille sa toile et qui fera d'elle ce que d'autres appelleront "une oeuvre".
Lui ne sait pas que c'est une oeuvre; il sait juste que ce qu'il a éprouvé est sans mesure,n'a point de nom,ne supporte aucun commentaire. Il a suivi un souffle qui passe fécond, et s'éloigne.
Qu'il soit peintre, poète, sculpteur ou musicien ne change rien à l'expérience créatrice en son fond. C'est bien pourquoi le peintre peut passer à l'écriture, philosopher ou décider à tout moment de son parcours, de s'approprier les outils qui l'inspirent.
Les arts sont des dialectes d'une même langue originelle et silencieuse, mais qui parle toujours au coeur de l'oeuvre.
L'art-thérapie est un espace transitionnel, le champ d'accueil en extension des thérapies claissiques, où les mots proviennent de l'expérience créatrice, installent des balises, des bouées, des repères.
L'art-thérapie réfléchit une sorte de carte intime, renvoie de visu, le tracé d'un fonctionnement qui se lit, s'entend, se donne à voir.
En ce sens, la parole déployée se matérialise, incarne l'identité du sujet qui s'interroge et dans l'acte, se reconstruit, se refait donc, comme sur un tapis vert.
A suivre....