vendredi, août 02, 2013

L'art est ami.

La pratique d'un art est naturellement une catharsis.
Elle s'opère par le franchissement d'une porte comme celle d'Alice, pour se refaire, comme le joueur qui risque encore et encore sa chance de réparer, de reconstruire sa mise.

L'artiste ne se sent pas différent de ceux à qui il donne à voir ou à entendre ce qu'il crée. Simplement, il connaît cette sorte de transe momentanée qui ne lui ôte ni la clarté de sa vision, ni la sûreté de son trait, mais le répand au-delà de lui-même, dans un abandon que recueille sa toile et qui fera d'elle ce que d'autres appelleront "une oeuvre".
Lui ne sait pas que c'est une oeuvre.
Il sait juste que ce qu'il a éprouvé est sans mesure,n'a point de nom,ne supporte aucun commentaire. Il a suivi un souffle qui passe fécond, et s'éloigne.

Qu'il soit peintre, poète, sculpteur ou musicien ne change rien à l'expérience créatrice en son fond. C'est bien pourquoi le peintre peut passer à l'écriture, philosopher ou décider à tout moment de son parcours, de s'approprier les outils qui l'inspirent.

Les arts sont des dialectes d'une même langue originelle et silencieuse, mais qui parle toujours au coeur de l'oeuvre.

L'art-thérapie est un espace transitionnel, le champ d'accueil en extension des thérapies classiques, où les mots proviennent de l'expérience créatrice, installent des balises, des bouées, des repères.
L'art-thérapie réfléchit une sorte de carte intime, renvoie de visu, le tracé d'un fonctionnement qui se lit, s'entend, se donne à voir.
En ce sens, la parole déployée se matérialise, incarne l'identité du sujet qui s'interroge et dans l'acte, se reconstruit, se refait donc, comme sur un tapis vert.
A suivre....