A quoi sert le
symptôme en tant que « saint-homme »,
si on ne lui délègue le pouvoir de parler à notre place
de ce qu’on a à dire.
Il est inattaquable
puisqu’en lui, tout nous échappe.
Il n’est pas volontaire.
Du coup, ce n’est pas notre faute.
De ce fait, le symptôme,
au même titre que le rêve, rend
service.
Il dit « je vous
emmerde » ou bien :
_ « vous ne m’aurez pas comme ça, voyez,
je suis
ailleurs et je ne peux pas être ou faire mieux».
On délègue au symptôme
notre pleine puissance à jouir d’une résistance, désencombrée de la moindre culpabilité..
Le symptôme dit
comment et de quoi on jouit.
C’est en cela
qu’il est si précieux et qu’on y tient.
Il fait exister ce à
quoi on ne renonce pas, une forme de résidus têtu qui réfléchit une sainteté,
justement à l’endroit de notre culpabilité la plus ancrée.
Une dualité de principe,
s’instaure :
D’un côté, on se rend
coupable de résister via le symptôme.
En même temps, en le
laissant parler à notre place, on devient l’innocent de qui tout s’échappe
involontairement.
Enfin, quelque
part, c’est pratique, quoi !
De là à construire
son identité sur cet échappatoire,
il y a un pas qu’on franchit aisément vers
autrui, qui doit porter de ce fait, ce qu’on lui dépose de visu. Et là,
coupable ou pas, ça fait jouir !
C. Cisinski