vendredi, décembre 27, 2013

Cet "amour de symptôme"...


A quoi sert le symptôme  en tant que « saint-homme », 
si on ne lui délègue  le pouvoir de parler à notre place 
de ce qu’on a à dire.
Il est inattaquable puisqu’en lui, tout nous échappe. 
Il n’est pas volontaire. 

          Du coup, ce n’est pas notre faute.
De ce fait, le symptôme,
 au même titre que le rêve,  rend service.
Il dit « je vous emmerde » ou bien :
_ « vous ne m’aurez pas comme ça, voyez, 
je suis ailleurs et je ne peux pas être ou faire mieux».
On délègue au symptôme notre pleine puissance à jouir d’une résistance, désencombrée de  la moindre culpabilité..

     Le symptôme dit comment et de quoi on jouit.
      C’est en cela qu’il est si précieux et qu’on y tient.

Il fait exister ce à quoi on ne renonce pas, une forme de résidus têtu qui réfléchit une sainteté, justement à l’endroit de notre culpabilité la plus ancrée.
Une dualité de principe, s’instaure :
D’un côté, on se rend coupable de résister via le symptôme.
En même temps, en le laissant parler à notre place, on devient l’innocent de qui tout s’échappe involontairement.
Enfin, quelque part,  c’est pratique, quoi !

De là à construire son identité sur cet échappatoire, 
il y a un pas qu’on franchit aisément vers autrui, qui doit porter de ce fait, ce qu’on lui dépose de visu. Et là, coupable ou pas, ça fait jouir !

C. Cisinski